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2 novembre 2012 5 02 /11 /novembre /2012 06:06

 

 

 

C'est une petite chapelle rurale, qualifiée de carolingienne, mais implantée sur un site où ont été trouvé quantité de vestiges mobiliers grecs et romains (tessons de poteries). Le nom latin du lieu est "Villa Vetula Tula" puis Sub Monte (Moyen - Age).Le site de Saint Victor est entouré des villas romaines de Tribuciga (Darboussille),  et Scrivignana (non identifié). 

C'est probablement un des sites religieux les plus anciens de Fontvieille, puisque le domaine sur lequel cette chapelle fut bâtie a été donné le 23 mai 817 par deux couples Onald et Rodolène ainsi que Adalard et Bonilde, au monastère Saint Victor de Marseille.

La donation fut reçue par Wadalde, évêque de Marseille, elle consiste alors dans la donation d'une terre de 33 dextres de long sur 16 de large (qui seraient les dimensions de la chapelle), avec un petit terrain autour...

De toute évidence, il ne s'agit pas des dimensions de la chapelle en elle - même, mais plutot du terrain concédé car il est vrai que les valeurs métriques du dextre varient beaucoup selon les chercheurs, qu'ils soient français ou espagnols :

  • Dans le Roussillon, il serait égal à 7,768 mètres
  • En Bas-Languedoc au XIe siècle, il vaut environ 6 mètres.
  • En Catalogne il vaut entre 2,76 mètres et 2,88 mètres. Manuel Riu propose d'en faire la moyenne et de le fixer à 2,82 mètres.

Les dimensions métriques de la terre donnée varient alors du simple au double; nous l'estimons soit entre 198 mètres par 96 mètres voire plus, ou 95 mètres par 46 mètres.

Un siècle et demi plus tard, le site et les marais alentours sont donnés au Comte de Provence Guillaume I dit le Grand, qui va le transmettre à l'un de ses magistrats nommé Lambert et à son épouse Walburge.

Le site de Saint Victor passera sous l'autorité de Montmajour en 976...

 

En 1026, les Vicomtes de Marseille appellent le site "Villa Vetula Tula dont l'étendue va jusqu'à la montagne de Saint Gabriel sur le fleuve de Durance" ...

Le lieu de Saint Victor est alors appelé Sous - Mont, en latin Sub Monte, et décrit au bord des marais sur la Durance...Innondée régulièrement par le Rhône et la Durance, la zone en question est appelée la mer d'Arles...

Le site de Saint Victor est certainement occupé par une population de pêcheurs puisqu'en 1060, le Comte Geoffroy, obligeait les habitants du lieu à payer la dime des poissons, à l'abbaye de Montmajour...

Une enquête réalisée en 1269, signale une voie saunière partant de Barbegal, passant par Saint Victor, puis la chapelle Saint Jean du grés, celle de  Saint Peyre, via le village de Saint Etienne du Grés... 

 

Le site de Saint Victor, était essentiellement habité par des pêcheurs de "la mer d'Arles" (les marécages locaux).

 

    La  peinture ci - dessous en est un souvenir; elle fut réalisée sur le plafond de l'abside, et a été identifiée comme ayant était peinte vers le début du XIIème siècle (âge d'or de Montmajour). Décrite par l'architecte Henri REVOIL, elle avait disparu vers 1853 (chute de la voûte ?)...

Elle représentait dans un style grec, des poissons tenant dans leur bouche un brin d'herbe:

 

Architecture romane du midi de la France. Tome 3 / dessinée, mesurée et décrite par Henry Révoil,...

 

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3 janvier 2012 2 03 /01 /janvier /2012 05:24

Avant 1665, L'essentiel de la vie paroissiale se déroule à la chapelle Saint Jean du Grés , où il semble bien qu'aucun registre d'Etat - Civil ne sera tenu par les religieux.. Nous publions ci dessous, la liste des desservants locaux :

   

DATES

CURES ET VICAIRES

1665

BONSON

5 mars 1670

RICHEAUME

09 septembre 1677

Pas de religieux

07 avril 1685

SIARD

10 juillet 1686

ARNAUD

16 octobre 1687

BAROUSSE

11 juillet 1691

ANTOINE

12 avril 1700

MAZUEL

05 mars 1710

BAYON

07 janvier 1719

BLANC

07 novembre 1724

LAUGIER

10 mai 1728

PEYRON

27 septembre 1728

ROBERT

16 septembre 1730

GUYON

10 octobre 1733

COLONIEU

14 mai 1736

BENOIT

17 septembre 1740

CASTELET

23 novembre 1751

MARTIN

23 janvier 1754

ALEXANDRE

06 juillet 1756

GIRAUD

07 juillet 1757

BENET

06 août 1760

PREVOT

20 juillet 1767

LATTY

15 janvier 1770

MENARD

11 septembre 1774

JOUSPE

18 octobre 1776

PIN

10 novembre 1777

BERNARD

23 mars 1787

MURATORY

12 juin 1791

AUBERT

01 septembre 1791

LANGE

 

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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 06:31

 

INSOLITE :

 MAS BLANC DES ALPILLES LIE A MAESTRICH ?

 

  

 

 

Localement, selon la légende de Saint Lambert, dont la fête est le 17 septembre (date de la mort du saint), il se dit que dans des temps trés anciens (VII - VIIIème siècle), Saint Lambert, évêque de MAESTRICH était venu vivre en ermite dans la colline de Mas Blanc des Alpilles.... C'est la version des scribes du Vatican... Il est vrai qu'une grotte est signalée en ce lieu : 

 

 

Grotte de

MAS BLANC

CHAPELLE ST LAMBERT (G. de la)

Coord., topo., géo.

 ( massif, géologie

commune,  lieu dit)

X :  795
Y : 167,8
Z :    54       D :         3

P :- 0
E :-+0
D : 3

Alpilles                                 Molasse Vindobonien
Mas Blanc des Alpilles         
Carte : 3042 O

Invent., date, equip

 

 

 

Situation

Ouverte au S sur un petit massif isolé.

Description :

Simple abri de 6m de large, 3 de haut, et 3 de profondeur

Remarque

 

Bibliographie

S.C. Arles. 1990 (05-02). Fiche

 

NB : Il semble que peu de temps avant la Révolution, MAS BLANC a pour patronyme MABLAN, c'est ainsi en tous cas, que le hameau apparait sur les relevés d'Etat-civil le 18 décembre 1778. L'un des quatre co- seigneur du lieu habite TARASCON et se nomme Fleury (?) Mauche de MABLAN, il a pour épouse Marie de MABLAN d'EYMINI.

 


 

 

 

SAINT LAMBERT : CHAPELLE DE L'ORDRE DU TEMPLE ?

 

Saint Lambert 001-copie-2

 

La façade OUEST

 

Il faut bien entendu relativiser les affirmations avançées par les historiens catholiques; tant il est vrai qu'en fouillant dans les archives, on s'aperçoit que l'analyse raisonnée des documents nous apporte une autre version...

C'est du côté du monastère des Bénédictines de Saint Laurent (trés exactement l'abbaye Sainte Marie, Saint Laurent et Saint Théodore) d'Avignon qu'on trouve les premières bribes d'une réflexion au profil quelque peu différent...

Cette abbaye (son emplacement actuel se trouve à Avignon à la place de l'Hôtel de ville et du théatre) fut fondée au Xème siècle par un vicomte d'Avignon du nom d'Amélius et son épouse Guiburgis.

Aux XIème et XIIème siècles, les possessions du monastère s'étendent vers les Alpilles actuelles, plus précisement vers Saint Etienne du Grés et Saint Gabriel; dans un acte de 1039, il est est question du don d'un alleu dans la villa de la Baume... Mais de quelle baume ou grotte s'agit-il? Il y en a plusieurs dans ce coin (celle de Saint Gabriel, celles de Mas Blanc, celle de Saint Paul de Mausole) ... Tout porte à penser que ce sont bien des excavations troglodytes de Mas-Blanc dont il est question; d'autant que l'on sait que ce territoire appartint au monastère d'Avignon jusqu'à la Révolution. 

Depuis 1147, le territoire du monastère était pour le moins confondu ou difficile à démêler avec celui de l'Ordre du Temple installé vers 1193 au hameau tout proche de Laurade...

Peut-être parlons - nous du territoire de Bressane, Bressana ou Brezania, une sorte de grand domaine s'étendant de Laurade à Romanin dont le seul vestige linguistique actuel serait le vocable Briançon... Mais c'est une autre histoire... 

Concernant la chapelle de Mas-Blanc, alias "La Baume", il est bien dit dans un acte du Pape URBAIN III, daté du 15 décembre 1186, que le monatère Bénédictin d'Avignon est propriétaire entre autres des chapelles de la Baume et de Laurade (chapelle Saint Vincent et Saint Roman) et des revenus qui leur sont annexés... Cet acte sera certifié conforme en 1320 (Massilian, manuscrit 2382).

A LAURADE, la chapelle Saint Vincent et Saint Roman aurait été détruite bien avant  le 8 mars 1608 (médiathèque ceccano, manuscrit ms 2754)... Mais il existe encore une autre version concernant les patronymes des deux chapelles.

Dés le XIIème siècle, les manuscrits (Galia Christiana Novissima - Arles - Charte 865) font mention en 1216 de deux chapelles : Saint Vincent de Laurade et Saint Roman au dessus de Laurade...

Cette dernière d'aprés les historiens locaux serait bien la chapelle Saint Lambert...

 

Saint-Lambert-002.JPG La façade SUD

 

 

Saint-Lambert-003.JPG

  Ancienne porte murée du côté SUD

 Porte Sud murée, qui n'est pas sans nous rappeler Saint Gabriel et Saint Jean du Grés ...

 

Saint-Lambert-004.JPG

 Le côté EST

 

SAINT LAMBERT ALIAS SAINT ROMAN ? 

LES ORIGINES DU NOM 

 

Les archéologues sont formels, la chapelle Saint Lambert a été construite au XIIème siècle, elle existait donc en 1180 et à plus forte raison en 1193, date où les Templiers se sont installés à LAURADE...

La possession de deux lieux si proches, par l'Ordre du Temple, semble fort logique en ce sens que Laurade était en zone inondable et/ou marécageuse mais pas Mas-Blanc et la chapelle Saint Lambert / Saint Roman ...

C'est à partir de 1246, le 31 juillet, que la chapelle Saint Lambert apparait sous le double vocable de Saint Lambert et Saint Roman. Saint Lambert passe devant Saint Roman et ce dernier patronyme semble n'avoir été rajouté que pour identifier la chapelle... Il apparait que ce sont trés certainement soit les religieuses de Saint Laurent (l'Abesse du moment était Raymonde Augière) qui ont modifié le nom, soit les Templiers de Laurade (dont on ne sait rien) ...

Curieusement cinquante ans plus tard, le 16 juillet 1294, la chapelle réapparait sous le seul vocable de Saint Lambert avec la nomination de Jacques de Sarnhac à la tête du Prieuré de Saint Lambert, par l'Abesse du monastère Saint Laurent...

On sait  qu'en 1312, il n'y a plus de chapelle à LAURADE .

 

Pourquoi avoir choisi un patron si lointain dans le temps et l'espace et pourquoi Saint Lambert ? Sur le choix du saint, trois hypothèses sont possibles :

- Saint Lambert, originaire de Mastrich.

- Saint Lambert, originaire de Lyon.

- Saint Lambert, évêque de Vence.

- Autre hypothèse, pourquoi chercher parmi les évêques, alors que ce sera un certain LAMBERT qui en 970 cèdera aux Bénédictins de Montmajour, tous les marais autour de l'abbaye... C'est à dire la trés grande majorité des terres locales de l'abbaye... Aurait-il été sanctifié pour ce bon geste ?.... 

 

Avec la fin de l'Ordre du Temple, le Pape Jean XXII réforme largement le paysage écclésiastique de la région... Trés curieusement, la chapelle Saint Lambert devient une sorte de sous-chapelle, dans laquelle il n'y aura plus de curé et où les sacrements ne seront plus administrés... Et de fait, de nos jours, il n'y a pas de fonds baptismaux, ni sacristie ou de presbytère....

Ces modifications du statut de la chapelle, consécutives à la disparition des "manteaux blancs" tendent à prouver que Saint Lambert était bien sous l'autorité des Templiers de Laurade...

 On peut considérer que Saint Lambert sera réhabilitée vers 1380, sous Clément VII lequel semble en quelque sorte lever une forme d'excommunication, en redemandant aux fidèles de "visiter" la chapelle le jour de la fête du saint... Mais tout sera trés relatif, en ce sens que la zone " Mas Blanc - Saint Etienne du Grés", ne sera pas évangélisée durant de nombreuses années; il y avait pourtant plus de 600 habitants, 120 maisons dont 40 au quartier de Saint Lambert... En juillet 1664, la situation écclésiastique de Saint Lambert est toujours réduite à sa plus simple expression tant il est vrai que l'archevêque d'Arles préconise: "qu'il ne pourra être fait aucune fonction de paroisse dans la chapelle, mais seulement lui permettons de confesser et d'administrer le sacrement d'Eucharistie pendant la quinzaine de Pasques".

Il faut dire que du côté du monastère Bénédictin de Saint Laurent d'Avignon, plus rien ne va trés bien depuis au moins l'an 1352 (crise de recrutement et donc crise financière) et ce jusqu'à l'application des décisions prises au Concile de Trente, donc aprés 1563.  

 

 

 

LA DECORATION DE LA CHAPELLE

 

La première visite d'un archevêque date de 1636; elle fait mention d'un mobilier trés modeste à savoir:

- Un rétable "fort vieux" rerésentant Notre-Dame au milieu, Saint Lambert d'un côté et Sainte Marthe de l'autre. Ce rétable n'existe plus de nos jours.

- Une nappe.

- Une aube.

- Un "amict" de toile fort grossière.

- Une vieille chasuble.

- Une petite croix de laiton.

- Un devant d'autel en toile peinte.

- Une cloche de 15 livres en bon état.

Le seigneur de Mas Blanc est alors Pierre d'Aymini

Dans la chapelle actuelle, la statue en bois (XVIème siècle) de Saint Lambert représente bien l'évêque (mort en 705). Mais elle n'a été donnée qu'au cours du XIXème siècle et peut-être du XXème ...

   

 

PLAN DE MASSE DU SITE

 

 

 

Mas-Blanc--Saint-Lambert-001.jpg

 

  Vers 1900, l'accés au sanctuaire se faisait par le mas Saint Lambert; de nos jours cet accés a été détourné depuis le nouveau cimetière (route de Rousty). Le vieux cimetière se trouvait autour de la chapelle, mais il apparait que certains co-seigneurs de Mas-Blanc sont inhumés dans un ou 2 caveaux qui seraient dans le sous-sol de la chapelle (dixit visite pastorale de monseigneur du LAU). L'Edit Royal du 15 mai 1776 exige que les caveaux aient une surface de 72 pieds carrés (23 m²) et la chapelle mesure tout au plus 40 m²....

 

 

Saint-lambert-1900-001.jpg

Saint Lambert vers 1900

 

saint-lambert-1900-2-001.jpg

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