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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 06:29

Selon les prévisionnistes, l’hiver 2013-2014 en Europe sera le plus froid depuis les 100 dernières années. Des masses d’air arctiques arriveront dans quelques mois déjà et le soleil ne se pointera à l’horizon que très rarement. Quel est le niveau de probabilité de ces prévisions, les spécialistes promettent de les vérifier dans les semaines à venir, lorsqu’ils posséderont de nouvelles données.  

 

Les spécialistes européens estiment que les habitants de l’Ancien Monde devraient d’ores et déjà faire provision de pulls et de vestes chaudes. Le météorologue allemand Dominik Jung a déclaré que la saison hivernale 2013-2014 promet d’être anormalement froide. Le spécialiste dit qu’il « grelotte » rien qu’en regardant les cartes et les modèles établis par le Service météorologique national.  

 

Selon lui, les températures les plus basses seront enregistrées durant les mois de janvier et de février. Il ne faut pas s’attendre à un dégel de printemps, même en mars : les Européens devront attendre le mois d’avril pour pouvoir se réchauffer sous les rayons du soleil. Le météorologue Joe Bastardi, du service météorologique AccuWeather, partage l’avis de son collègue. Il pose également un diagnostic peu réjouissant en disant qu’« il va faire très froid ».  

 

Ses prévisions reposent sur le fait que le prochain hiver sera marqué par l’arrivée de masses d’air arctique qui se déplaceront au-dessus de l’Europe. La diminution de l’activité solaire durant cette période accentuera la chute des températures qui seront encore plus basses. Elena Volosiouk, spécialiste du centre météorologique Fobos, note que le Système solaire connaît aussi des changements de saisons.  

 

« Ce phénomène est lié tout d’abord à la perturbation de la circulation des masses d’air. Lorsque l’air souffle de l’océan Atlantique, l’hiver est alors assez doux et est marqué par des dégels récurrents et une neige mouillée. Rappelez-vous les derniers hivers : les dégels n’ont pratiquement jamais eu lieu. Nous n’avons eu que des cyclones venant du Sud, qui ont provoqué des chutes et des tempêtes de neige. Et puis, le froid arctique est arrivé. Habituellement, le changement des formes de circulation est lié à l’activité solaire. Aujourd’hui, nous somme confrontés à une période de diminution locale de la température, mais il est prématuré de parler de refroidissement global et de « période glaciaire. »  

 

Depuis les 5 dernières années, les bulletins météo donnent la chair de poule. En été, il y a des incendies : tantôt c’est la Grèce qui brûle, tantôt c’est l’Espagne. Et en hiver, des congères d’un mètre de hauteur peuvent s’accumuler en une seule journée. Les gelées qui ont frappé l’Europe la saison dernière fait des centaines de morts. En Italie, des amas de neige ont suscité des bouchons de plusieurs kilomètres et des vols aériens et des matchs de football ont été annulés. Les transports au Royaume-Uni a été paralysés pratiquement dans tout le pays à cause des chutes de neige en février. Selon les scientifiques, ce serait dû au changement climatique global. Toutefois, la question de savoir s’il va provoquer un réchauffement ou un refroidissement climatique reste ouverte.  

Selon certaines prévisions, la température sur la planète va commencer à baisser doucement, mais sûrement déjà à partir de l’année prochaine. C’est lié au fait que la température moyenne annuelle dans l’Antarctique augmente. Le schéma est simple : lorsque le soleil chauffe, la glace fond. La partie sombre de l’océan qui absorbe la chaleur plus efficacement s’étend. C’est un cercle vicieux. Et l’on dit encore que la température du Gulf Stream diminue d’année en année. Ceci serait dû aux icebergs qui ont fondu et qui en arrivant dans le courant chaud provoquent son refroidissement. Ainsi, le Gulf Stream apporte de moins en moins de chaleur en Europe.

C’est ce qu’explique Elena Ponkratenko, spécialiste en chef du département de l’analyse globale et des prévisions du Centre hydrométéorologique de Russie.

A l’heure où les Parisiens profitent encore des rayons du soleil de l’été indien, ce sont les Allemands qui ont déclenché les premières alertes. Relayée par La Voix de la Russie, leur analyse consiste à dire que «l’hiver 2013-2014 sera le plus froid que l’Europe ait connu depuis les 100 dernières années»! «C’est extrêmement hasardeux de prétendre ça, nuance Régis Crépet, météorologue spécialiste des prévisions à long terme chez Météo Consult. Au-delà d’un mois, les prévisions sont véridiques à 55 - 60%. On ne peut pas être aussi catégorique.» Pour autant, les indicateurs auxquels se fient les Allemands sont aussi rouges que le nez d’un enrhumé.

«Si l’on regarde les indicateurs, oui, l’hiver devrait être froid et long, reconnaît Régis Crépet. Mais comme l’était déjà l’hiver dernier.» Et pour cause, l’Europe et l’Amérique du Nord sont au cœur, depuis 2005 environ, d’un cycle «froid». «Les hivers sont neigeux en France. L’an dernier, la Loire avait même gelé. La Russie n’avait pas connu d’hiver aussi rude depuis 70 ans. C’est un cycle froid qui ne s’explique pas forcément et dont nous ne sommes pas sortis…» poursuit le prévisionniste.

Heureusement, il y a aussi des choses qui s’expliquent. Et notamment l’influence du rayonnement solaire. Ce que les spécialistes nomment «l’irradiance». «Le soleil sera un peu faiblard, poursuit Régis Crépet. Depuis deux ans, les mesures en kilowatt/m2 sont en baisse et cela va contribuer à la baisse des températures.»

Américains ou Européens, les météorologues ont également fait tourner les modèles qui calculent la température des océans. Et là, il n’y a pas de doute. «Avec la fonte partielle de la banquise arctique, beaucoup d’eau froide est arrivée dans l’Atlantique nord. Cela peut entraîner un hiver plus froid.» Les experts ont même une expression pour qualifier le phénomène. On parle d’effet «frigo ouvert». «Si vous ouvrez la porte du frigo dans votre cuisine, le frigo va se réchauffer, poursuit Régis Crépet. Mais la température de votre cuisine va diminuer…»

Compilés ensemble, tous ces éléments ne sont pas réjouissants pour notre hiver. «On a de bonne chance d’avoir un hiver aussi froid que l’an dernier, rigoureux sur la Scandinavie et la Russie. Surtout, il risque de durer car les températures les plus fraîches sont attendues pour janvier, février et même mars. Ca risque de traîner avec un temps pourri jusqu’en avril et mai», conclut Régis Crépet qui ne peut s’empêcher de terminer sur une note positive. «Rappelez à vos lecteurs qu’avant l’été, on était complètement à côté de la plaque !» Le message est passé.

 

 

 

 

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