Les sonnailles servent de ralliement pour les brebis ; une "esgarado" (brebis égarée) se dirigera à ce son
pour rejoindre le troupeau. Les sonnailles permettent de situer le troupeau à distance. Comme il y a toujours quelques sonnailles dominantes, cela fait partie des repères qui permettent au berger
de savoir, à l'écoute, si l'ensemble de son troupeau est là.
Pour les grands déplacements des troupeaux lors de la transhumance, les "flouca" (moutons châtrés) sont ensonnaillés avec les "redoun"
(grosses sonnailles au ventre rebondi), afin de signaler leur passage avec un air de fête.
Pour beaucoup de bergers, les sonnailles sont leur fierté et celle de leur troupeau.
Les sonnailles rythment la vie du troupeau. L'agneau naît au milieu des sonnailles, elles font partie de son environnement naturel et toute sa vie elles seront l'âme du troupeau ; il suivra sa mère au son de sa sonnaille. C'est pour cette raison que l'on "ensonnaille" surtout les brebis "bessouniero" (brebis qui ont deux agneaux).
LES COLLIERS : CHAMPIS OU GAMBIS
On emploie principalement du bois de cytise, sorte d'acacia sauvage trouvé en montagne sur les versants ubac. On le coupe de préférence
à la lune vieille comme c'est la règle pour les feuillus, afin d'éviter que le bois se "mite".
Autrefois, les bois était débités en planches à la hachette, puis repris avec une plane. Charles Aillaud le débite maintenant à la
scie. Les planchettes de cytise sont mises alors à tremper dans un cuvier dont l'eau est à ébullition. Elles y restent une vingtaine de minutes.
Sous l'action conjuguée de l'eau et de la chaleur, le cytise se ramollit. La forme en U évasée est donnée de manière très simple. Charles Aillaud plie la planchette sur son genou, protégé par une vieille couverture de mieja lana (vieille laine).
Etablis pour fabriquer en séries