CAMARGUE-INSOLITE enquête sur la filière de l'Ordre des Templiers du Bas-Rhône en général mais surtout sur celle des Templiers de
la région d'Arles en particulier....
Pourquoi autant d'intérets pour la ville d'Arles ?... D'une part parce que tout simplement que le premier Commandeur de la Maison
d'Arles fut présent lors du fameux Concile de TROYES (Bernard Rollandus), lequel fixa la ligne de conduite et la Règle de l'Ordre du Temple à venir... Et d'autre part à cause
de la particularité géographique du Pays d'Arles qui est d'être à cheval sur deux régions: le Languedoc et la
Provence... Région Templière toujours plus ou moins rebelle à l'autorité de ROME et à celle du roi de France...
LE CONCILE DE TROYES : 13 janvier 1129
La première croisade n'était plus qu'un souvenir. Si les colons étaient nombreux, les hommes d'armes étaient plus rares. Beaucoup
avaient regagné leur pays; les autres étaient vieux ou morts. La croisade de 1101 fut un désastre pour la Palestine. Plus de cent mille immigrants furent massacrés ou faits
prisonniers.
Selon Jacques de Vitry : « personne ne pouvait aller
tranquillement visiter les Lieux-Saints car les brigands et les voleurs infestaient les chemins, surprenaient les pèlerins, en détroussaient un grand nombre et en massacraient beaucoup
».
Ainsi naquit l'Ordre du Temple. Son but primitif fut de protéger les pèlerins sur les routes. L'assemblée de Troyes eut lieu le 13
janvier 1129. Avec les textes diplomatiques et principalement l'acte de la donation du 1 er octobre 1127, nous pouvons établir que l'Ordre du Temple fut fondé entre le 1er novembre 1119 et le 12
janvier 1120.
Le récit le plus complet, le plus objectif, que nous ayons sur les débuts du Temple est celui de Jacques de Vitry, dans son histoire de la Terre Sainte :
Certains chevaliers, aimés de Dieu et ordonnés à Son service, renoncèrent au monde et se consacrèrent au Christ. Par des voeux
solennels, prononcés devant le patriarche de Jérusalem, ils s'engagèrent à défendre les pèlerins contre les brigands et ravisseurs, à protéger les chemins et à servir de chevalerie au souverain
roi. Ils observèrent la pauvreté, la chasteté et l'obéissance, selon la règle des chanoines réguliers. Leurs chefs étaient deux hommes vénérables, Hugues de Payens et Geoffroy de Saint-Omer. Au
début, il n'y en avait que neuf qui prirent une décision si sainte et, pendant neuf ans, ils servirent en habits séculiers et se vêtirent de ce que les fidèles leur donnèrent en aumônes. Le roi,
ses chevaliers et le seigneur Patriarche furent remplis de compassion pour ces nobles hommes qui avaient tout abandonné pour le Christ et leur donnèrent certaines propriétés et bénéfices pour
subvenir à leurs besoins et pour les âmes des donateurs. Et, parce qu'ils n'avaient aucune église ou habitation qui leur appartînt, le roi les logea dans son palais, près du Temple du Seigneur.
L'abbé et les chanoines réguliers du Temple leur donnèrent, pour les besoins de leur service, un terrain non loin du palais et, pour cette raison, on les appela, plus tard, les « Templiers
».
En l'an de grâce 1129, après avoir demeuré neuf ans dans le palais, vivant ensemble dans la sainte pauvreté, selon leur profession,
ils reçurent une Règle par les soins du pape Honorius et d'Étienne, patriarche de Jérusalem, et un habit blanc leur fut donné.
Ceci fut fait au concile tenu à Troyes, sous la présidence du seigneur évêque d'Albano, légat apostolique, et en présence des
archevêques de Reims et de Sens, des abbés de Cîteaux et de beaucoup d'autres prélats. Plus tard, au temps du pape Eugène, ils mirent la croix rouge sur leurs habits, portant le blanc comme
emblème d'innocence et le rouge pour le martyre ».
Le 13 janvier 1129, les principaux chevaliers du Temple étaient
à Troyes où s'ouvrait le concile qui allait examiner et confirmer la Règle de l'Ordre. Sous la direction du légat du pape Matthieu d'Albano de l'abbaye de
Cluny....
QUI ETAIT PRESENT ?
POUR L'EGLISE:
Légat
Matthieu d'Albano, légat du pape ;
Archevêques
Renaud II de Martigné ou de Pratis (mort en 1138), archevêque de Reims ;
Henri I Sanglier de Boifrogues, archevêque de Sens ;
Evêques
Joscelin de Verzy dit "Le Roux" (mort en 1151), évêque de Soissons ;
Geoffroy II de Lèvres, évêque de Chartres, en 1132, fut nommé légat du pape (mort en 1149) ;
Herbert (mort en 1130), évêque de Châlons ;
Etienne de Senlis, évêque de Paris (mort en 1142) ;
Barthélémy de Vir ou de Jura, évêque de Laon, en 1150-1151 devient moine cistercien, (mort en 1158 ou plus tard) ;
Atton évêque de Troyes, en 1145 entra à Cluny, (mort en 1145) ;
Pierre Ie, évêque de Beauvais (mort en 1133) ;
Jean II de Semur ou de Montaigu, évêque d'Auxerre (mort en 1136) ;
Burchard évêque de Meaux (mort en 1134).
Abbés:
- Cistercien - Cîteaux - Etienne Harding (mort en 1134).
- Bénédictins - Vézelay - Renaud Ier de Semur, en 1129, il est élu archevêque de Lyon et légat du pape, (mort le 7-8-1129).
Chanoines réguliers:
- Reims - Ursion, abbé de Saint-Denis, en 1129, il est élu évêque de Verdun.
- Clairvaux - Bernard de Fontaines (Saint), (mort en 1153).
- Trois-Fontaines - Gui Ie (mort après 1133).
- Pontigny - Hugues, comte de Macon, il devint évêque d'Auxerre, (mort en 1151).
- Molesme - Gui Ie (mort en 1132).
- Dijon - Herbert, abbé de Saint-Etienne, (mort en 1157).
Maîtres
- Albéric de Reims, en 1136, il est élu évêque de Bourges, (mort en 1141).
- Fouchier de Reims, chanoine du chapitre cthédral, (mort en 1176).
POUR L'ORDRE DU TEMPLE:
Frère Hugues (mort autour du 24 mai 1136 ou 1137), maître de la
chevalerie
Frère Godefridus (= Gundomarus ?).
Il est possible que le frater Godefridus premier cité après Hugues soit Gaufridus de Sancto Aldemaro, que Guillaume de Tyr considère, avec Hugues, comme un des premiers et des plus remarquables
(primi et precipui) parmi les « nobles chevaliers, à Dieu fidèles, religieux et qui craignent Dieu » qui constituèrent la première communauté du Temple. Il semble cependant qu'il n'y ait aucun
lien avec la famille des châtelains de Saint-Omer, même si des chroniqueurs comme l'abbé de l'abbaye flamande de Saint-Bertin, dans la deuxième moitié du XIVe siècle, affirment l'appartenance de
Godefroy à la famille des châtelains. Il est cité comme « Godefridus », dans deux documents, l'un du comte de Flandre en 1128 (CT 16) et l'autre écrit à Troyes en 1129 (CT 22). Il s'agit
probablement du même personnage que «Gundomarus», le Templier envoyé par le roi en 1120/1126 auprès de Foulques d'Anjou et qui, selon la lettre attribuée à Baudouin II, aurait été également
envoyé à saint Bernard pour qu'il obtienne du pape l'approbation de l'Ordre et qu'il lui donne une règle de vie.
Frère [Bernard] Rollandus (Marquisat de Provence, le Vaucluse actuel).
Grâce au cartulaire du marquis d'Albon, j'ai pu identifier ce « frère Rolant » comme le « miles et frater » Bernard Rolland, qui reçut
plusieurs donations près de Richerenches, dans le marquisat de Provence, entre 1138 et 1143. La présence dans ces actes d'autres personnes portant le même nom laisse penser que Bernard Rolland
était originaire de la région et que, après le concile de Troyes, il a été désigné pour y faire connaître l'ordre du Temple.
Frère Gaufridus Biso/Bisol = Geoffroy de Bossoit (Comté de Hainaut, Frameries, Belgique actuelle).
De ce Templier, on n'avait jusqu'à maintenant trouvé aucune autre allusion. Or, je pense pouvoir l'identifier comme « Gaufrido de
Bossoit », un des hommes de Baudouin IV, comte de Hainaut (mort en 1171), en Belgique actuelle, qui en 1142, avec d'autres, accepta de laisser ses territoires de Frameries, environ 25 hectares, à
la disposition du comte, pour qu'il les donne « aux chevaliers qui habitent la sainte Cité de Jérusalem, près du Temple dans le palais de Salomon, et qui défendent virilement la Terre Promise -
c'est-à-dire le Royaume de Dieu -des incursions des païens » (CT 259). Cette terre fut transformée en seigneurie, dont il existe encore d'importants vestiges.
Frère Paganus de monte Desiderii = Payen de Montdidier (dans la Somme, en Picardie).
Payen pourrait bien être originaire de Montdidier dans la Somme. Il est nommé avec Hugues et Godefroy dans deux actes que l'on a déjà
vus : une donation de Thierry de Flandre en 1128 et une autre donation qui a eu lieu à Troyes, peu après le concile. En 1130, Hugues lui confia la gestion des biens (curam rerum suarum) dans ces
régions (in partibus istis). A cette occasion, on l'appelle « Nivardus, cognomine Paganus de Mondisderio » (CT 31). A la fin des années 1130, on atteste sa présence à Lincoln, en Angleterre, où
il est désigné par le simple appellatif de « frater Paganus de Mundidesiderio » (CT200).
Frère Archembaudum de Sancto Amano.
LES TEMPLIERS DU BAS-RHÔNE
1135 : LE LANGUEDOC ET SAINT
GILLES
En 1101, les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et en
1135, les Templiers fondent un établissement à Saint-Gilles. Point de départ des croisades en Terre sainte, la ville s'enrichira et se développera.
Le comté de Saint-Gilles a été une possession des comtes de Toulouse. Comme ses prédécesseurs, Raymond VI est en litige avec l’abbaye
de Saint-Gilles à propos des bénéfices de l’abbaye et de sa répartition. La lutte lui vaut une excommunication dès 1196, qui n’est levée qu’en 1198.
Le Comté représentait la moitié de l'évêché de Nîmes, du château de Tarascon, de la terre d'Argence et la moitié de l'abbaye de saint
Gilles. A partir de 1050, l'abbaye de saint Gilles devient un lieu de pélerinage important pour se rendre à Rome, Saint Jacques de Compostelle et Jérusalem. En 1076, reconstruction de l'église
pour permettre d'accueillir un plus grand nombre de pélerins. En 1096, Urbain II est de passage à l'abbaye, après avoir prêché en 1095 au concile de Clermont la croisade. Il y consacre l'autel de
la nouvelle basilique.
L’agglomération Saint-Gilloise est entrée dans le domaine des Comtes de Toulouse en 975. L’abbaye y existe déjà, mais, bien sûr, n’est
pas encore l’imposante abbaye des XIIème et XIIIème siècles, époque à laquelle le monastère est une puissance qui possède, avec les Comtes de Toulouse, le pouvoir temporel, en plus du pouvoir
spirituel qui lui est propre.
Les Comtes de Toulouse possèdent donc, à Saint-Gilles, une maison comtale et non un château. C’est Raimond VI qui bâtira un château,
non pas dans la ville, mais sur les terres de l’abbé, du côté d’Espeyran.
D'azur à la biche couchée d'or (parfois, d'argent), les pattes avant repliées, la tête contournée et blessée d'une flèche du même posée en barre.
1138 - 1143 : LA PROVENCE ET ARLES
Le territoire des Hospitaliers d'Arles: Dés le début de l'ére Templière, il apparait comme étonnament commun
...
Le territoire Templier du Trébon (Trébon, Laurade, Lansac):
1145, c'est à partir de cette année que les Templiers commencent à investir les plaines désertiques et immenses du
Trébon et à y constituer leurs principaux ensembles fonciers dans le terroir Arlésien. En août 1184, ils y achétent un jardin.
La manse de Trébon est cité pour la première fois en 1246, Chartier du Temple d'Arles, n° 123. Le site de Laurade, on l'a vu, complète celui de
Tarascon dès le début du XIIIe s. La maison apparaît pour la première fois en 1263 (n° 143), mais elle existe sûrement depuis longtemps déjà. Ce doublet Tarascon-Laurade est complété par
l'installation de l'ordre à Lansac consécutivement à la donation de cette villa par Uc de Baux en novembre 1234, n° 100.
LES DIRIGEANTS DE L'ORDRE DU
TEMPLE D'ARLES
La commanderie d'Arles , fondée entre 1138 et 1143, n’était
rien moins que la baylie générale de Provence. Commandant le passage sur le Rhône, elle rassemblait les pèlerins en partance pour la Terre Sainte.
Arles présente un ensemble urbain exceptionnel où plane l’ombre des Chevaliers. Il
s’agit justement du quartier de la Cavalerie. Il est proche des propriétés des Templiers qui se situaient hors les murs au Moyen Age. Du reste, c’est bien par le « Chemin des Templiers » qu’on
arrivait dans la ville. Parallèle à la voie ferrée, on peut le rejoindre par le chemin de la Fortune que l’on prend au carrefour en haut de l’avenue de Stalingrad. Place Lamartine, on passera
sous la porte de la Cavalerie pour rejoindre par la rue de la Cavalerie puis, rue Amédée Pichot puis sur la droite Léon Blum le quai du Rhône et le Musée Réattu, ancien grand prieuré des
Chevaliers de Malte...
Mais nul ne sait où se trouvait la Maison des Templiers d'Arles...
On ne sait pas exactement en quelle année eut lieu la première donation. En 1138, nous sommes certains qu'il n'y avait rien en Arles. Par contre,
en 1142, Bernard Roland qui sera le premier commandeur de la Maison d'Arles, que nous avons connu à Saint-Gilles, Roaix et Richerenches se trouve dans la ville.
Dans une transaction avec l'archevêché mais il n'est aucunement fait mention d'une maison du Temple et le frère templier n'est cité
qu'en témoin, en 1146 par contre, la maison d'Arles existait.
Au mois de juin de cette année, une vigne était vendue aux frères de la maison du Temple d'Arles, en présence de Bernard, commandeur,
d'un chapelain (inconnu) et de dix frères (également inconnus).
La maison d'Arles, à laquelle sont soumises toutes les possessions du Temple sur
la rive gauche du Rhône - entre Avignon et la mer - a pour personnel des commandeurs, des sous-commandeurs et des cameriers. Mais les commandeurs et leurs lieutenants portent souvent le même
titre, il est donc difficile de les distinguer. Ainsi la liste suivante est-elle très Incertaine et doit sans doute mélanger les noms de ces dignitaires.
A peine 10 ans avant la disparition de l'Ordre, en 1296, le Grand Maître du Temple, le célébrissime Jacques de
Molay, est à ARLES pour y tenir une conférence de l'Ordre... Curieusement, a cours de cette visite, il est procédé aux changements des responsables de l'Ordre local...
C'est le seul grand déplacement dans notre région que l'on connaisse du Grand Maître ...
Tous les digitaires locaux de l'Ordre (Saint Gilles et Arles), anciens et futurs devaient donc être présents lors de cette entrevue. Le
problème réside dans leurs identifications, car à partir de la visite de Jacques de Molay, les archives sont curieusement muettes... Rares sont les responsables locaux à figurer
sur les chartiers... On peut identifier pour ARLES:
- Le nouveau Commandeur d'Arles : Jausserand de Planzolles (Jauceranus de Plauzolis) 1296-1305, un obscur Chevalier ardéchois qui va certainement gérer la sécurisation des biens du
Temple local. (Planzolles, Ardèche, arrondissement de Largentière, canton de Joyeuse).
- Son futur adjoint: Jean Roy (Johannes Rey) qui en 1303 sera nommé Sous-Commandeur d'Arles. La personnalité de Jean ROY (jurisconsulte) est interessante: il était probablement chevalier de
Malte, Ordre bien connu pour ses apparentés au Protestantisme; de fait on retrouve son nom dans les
Registres du Conseil de Genève . Ceci pourrait laisser à
penser que la passation de pouvoirs entre le Temple et l'Ordre de Malte était déjà en bonne voie, en 1303...
- Le Commandeur de la zone TARASCON-LAURADE-LANSAC, dont on ne connait pas l'identité.
- Le Commandeur secret du Temple, le fameux Roncelin ou Rosselin de Fos, qui avait certainement fait le déplacement depuis sa résidence de la non moins célèbre abbaye Saint Victor de Marseille ...
Pour SAINT GILLES:
- Le nouveau Commandeur, tout aussi obscur : Barralus de Grasilhano.
Or il
faut bien en convenir, à cette époque-là, on ne faisait pas le trajet depuis PARIS pour rien ou presque; d'où la question presque innocente : que venait faire le Grand-Maître sur ARLES ?
C'est sur cette interrogation que va reposer toute notre réflexion...
Les dirigeants de l'Ordre du Temple du Pays d'Arles, tout au moins ceux qui sont identifiés à ce jour, sont identifiés comme suit
:
LES BIENS DE LA MAISON D'ARLES
ATTENTION, sur le plan géographique la région du Bas-Rhône doit être considérée, à cause de la divagation des bras du
Rhône, suivant l'article que nous avons publié sur la géographie de la Camargue à l'époque romaine...
Les biens de la maison d'Arles seront très étendus. Nous pouvons citer les lieux
- Du Trébon qui passera à Laurade.
- Dans la Crau les diverses possessions s'étendaient sur Pernes, Dezeaumes,
Saint-Martin, Coulier, Coulobires, etc.
- En Camargue, la maison d'Arles occupait des lieux situés dans la partie centrale de
l'île tandis que la partie orientale les biens étaient exploités par la grange de Villeneuve et le mas de la Commanderie, actuellement en rive droite du fleuve et à proximité du
Sambuc...
- Au Grand Plan du Bourg, côté Mas Thibert et mas de Gallignan.
Les droits sont nettement définis par les actes. Malgré l'enchevêtrement dans les donations entre Arles, Tarascon, Saint-Gilles et
Laurade on arrive aisément à départager les biens. Malgré tout nous devons faire une constatation, c'est que dans l'Ordre du Temple, étant donné qu'il n'y avait à proprement parlé aucune
indépendance d'une commanderie à l'autre, la fondation d'une maison était souvent nécessitée par une réunion de biens très localisés et cela dès les débuts.
Les bâtiments devaient être importants en 1142, puisqu'au mois de décembre de cette année eut lieu le premier chapitre
provincial, ainsi que nous l'apprend un acte de Raoul Guillaume qui, devant partir en Terre Sainte, fait une donation au Temple de La Clau et dresse l'inventaire par devant les frères réunis
alors qu'il était de passage à Arles (2). En 1155, la maison du Temple d'Arles recevait un personnage d'importance, le comte Raimond-Bérenger IV, prince d'Aragon qui concédait certains droits à
l'archevêché d'Embrun (3).
Avec cet acte nous avons la première mention d'un commandeur d'Arles, en présence de Bernard Rolland (Bernardus Rollandus, du Marquisat de Provence, Vaucluse actuel).
), maître, car l'acte précise qu'il fut signé dans la maison des frères du Temple en Arles en présence de Bernard, maître dudit lieu.
L'archevêque d'Arles fut un protecteur des Templiers et c'est peu de temps après la fondation qu'il les autorisa à avoir un cimetière.
En 1152, Pierre de la Rovière recevait la permission d'enterrer à côté de l'oratoire. En 1201 et au mois d'avril, l'archevêque Imbert réglait le droit de sépulture entre les Templiers de
Marseille et le chapitre de la même ville.
Les donations sont des plus importantes et même des plus originales. Le 22 mars 1224, Jacmée, femme de Geoffroy Bâton, fait son testament et lègue pour les templiers de la maison
d'Arles ce qu'elle possède depuis les Anguillers jusqu'à la Trache, mais elle demande que « le maître du Temple soit tenu de recevoir comme Chevalier, mon bailli Hélisiaire ».
Les Commandeurs :
Bernard Rolland (Bernardus Rollandus) vers 1140-1150. Nommé très souvent à cette date dans les chartes de Richerenches.
Bernard de Chaledur (Bernardus de Calateri, Calatorio) - 1165-1170
Bertrand Gabald (Betrandus Gabaldus) - 1175
Bernard de Venterol (Bernardus de Ventairol) - 1175. (Venterol, Drôme, arrondissement et canton de Nyons)
Pierre Béranger (Petrus Berengarius) - 1176-1189
Bertrand Hugues (Bertrandus Hugo) - 1184-1185
Guillaume de Soler (Gulllelmus de Solario, Soleriis) - 1186-1200, (Soler, Pyrénées Orientales, arrondissement de Perpignan, commune
Millau.)
Pierre de Villeplane (Petrus de Villaplana) - 1200
Bernard de Case (Bernardus de Casa) - 1201. Commandeur de Saint Gilles.
Guillaume de Saignon (Gulllelmus de Sannone, Sagnon) - 1202-1205, 1209-1210 (Saignon, Vaucluse, arrondissement et canton d'Apt). Maître en Provence - 1214
Raymond Chausoard (Raimundus Chausoardus) - 1211, 1219-1227
Nommé en 1210 à la maison de Bayles (Var) pour représenter l'Ordre dans un procès avec les moines de Saint Victor.. Maître de Toulouse (1213-1215) à l'époque de la bataille de Muret.
Pons Faber (Poncius Faber) - 1212
Pierre de Châteauneuf (Petrus de Castronovo) - 1213-1219, (Châteauneuf de Gadagne, Vaucluse, arrondissement d'Avignon, canton
Isle-sur-la Sorgue)
Guillaume de Far (Gulllelmus de Fara) - 1228 (La Fare-les-Oliviers, Bouches du Rhône, arrondissement d'Aix, canton Berre-1'Etang)
Gui de Brissac (Guido de Bruissaco) - 1229-1230, (Brissac, Hérault, arrondissement Montpellier, canton de Ganges).
Guillaume Pierre (Gulllelmus Petrus) - 1229-1231
Guiraud (Guiraudus) - 1234-1263; Sous-Commandeur d'Arles de 1227 à 1233; Commandeur des Maisons du Temple en Provence en 1235;
Commandeur d'Avignon de 1264 à 1268.
Gaucelme de Vaves (Gaucelmus de Naves) - 1235-1237; (Naves, Ardèche, arrondissement de Largentière, canton Les Vans).
Rostand de Buis (Rostagnus de Buccio) - 1249; (Buis-les-Baronnies, Drôme, arrondissement de Nyons); Commandeur de Ruou en 1252, 1253, 1260; Commandeur de Saint Gilles 1264.
Guillaume de Col (Guillelmus de Collo) - 1261
Gui de Bruat (Guido de Bruat) - 1262; (Bruat, Drôme, arrondissement de Valence, canton Chabeuil).
Jordan d'Almace (Jordanus Dalmatii) - 1262
Guillaume de Cavaillon (Gulllelmus de Cavaillone) - 1263-1279; (Cavaillon, Vaucluse, arrondissement d'Apt). Commandeur de Saint Gilles
en 1274-1275.
Guillaume de Clare (Gulllelmus de Clari) 1263-1265, 1284-1285; Commandeur de Cavaillon 1275
Lambert (Lambertus) - 1275-1277, Commandeur d'Hyères en 1256, Camérier de Saint Gilles 1263-1265, Commandeur de Pézenas en 1266, Commandeur de Saint Gilles 1263-1271
Guillaume de Brotet (Guillelmus de Broteti) - 1278
Béranger de Montredon (Berengarius de Monterodata) - 1285, (Montredon, Gard, arrondissement de Nîmes, canton Sommières).
Bertrand (Bertrandus) - 1285
Ricaut de Pierre (Ricavus Pétri) - 1288, Commandeur de Nice, Grasse, Biot 1295-1301, Commandeur de Peirasson et Cogolin 1303.
Jean Béranger (Johannes Berengarius) - 1293
Jausserand de Planzolles (Jauceranus de Plauzolis) - 1296-1305, (Planzolles, Ardèche, arrondissement de Largentière, canton de
Joyeuse).
Guillaume de La Roche (Guillelmus de Roca) 1306-1307
Trudon des Ormes fait aussi mention d'un certain Raimond de Brocadhil.
Les Sous-Commandeurs d'Arles :
Guirald (Guiraldus) - 1196-1199
Raymond d'Aumes (Raimundus de Almis) - 1208, (Aumes, Hérault, arrondissement Bëziers, canton Montagnac)
Raymond de Tarascon (Raimundus de Tarascone) - 1210-1212, (Tarascon, Bouches du Rhône, arrondissement d'Arles).
Raymond de La Roche (Raymundus de Roca) - 1213-1217.
Guillaume de Pierre (Guillelmus Pétri) - 1223-1227; Commandeur 1229-1231
Guiraud (Guiraudus) - 1227-1233, Commandeur de 1234-1263.
Jean Roy (Johannes Rey) - 1303.
Pour TARASCON, LANSAC, LAURADE
Catalanum - ? 1201-1213.
Establellum, praeccptorem Lauratae - 1203-1213.
Raimundum, praeceptorem Tarasconis - 1245.
Isnardum, praeceptorem Tarasconis - 1247.
Bertrandum Florencium, commendatorem Lauratae - 1266.
Jacobum, commendatorem Lanciaci - 1276.
Lanciaci bajuli : Hugo Bello (1276) et
Ferrarius Devalherii (1307).
Cet article sera complété trés prochainement.
Sources : Laurent Dailliez - Les Templiers en Provence - Alpes-Méditerranée-Editions - Nice 1977